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Photo du rédacteurPatrick Chalmel

La CFDT au lendemain de son 45ème congrès

L'essentiel à retenir du dernier congrès de la CFDT et du passage de témoin de Nicole Notat à François Chérèque.


L’essentiel à retenir du dernier congrès de la CFDT et du passage de témoin de Nicole Notat à François Chérèque.


La CFDT a réuni à Nantes du 27 au 31 mai son 45e congrès confédéral


Le congrès confédéral (qui aura lieu désormais tous les 4 ans à la CFDT suite à l’adoption à Nantes d’une modification statutaire) rassemble notamment les représentants des syndicats de base, soit plusieurs milliers de délégués. Ce temps fort est toujours l’occasion pour une confédération syndicale de vérifier et de resserrer la cohésion de la centrale, de redynamiser les troupes, de s’offrir un bon écho médiatique et de se rappeler au bon souvenir des salariés et de la classe politique. Entre l’élection présidentielle et les élections législatives et à quelques mois des élections prud’homales, l’événement était judicieusement situé pour remplir ces objectifs.


1- Le déroulement du congrès


Qu’il s’agisse des débats autour du rapport d’activité ou des résolutions, le congrès s’est déroulé dans une ambiance plutôt apaisée. Peut-être le départ de Nicole Notat, qui faisait à cette occasion ses adieux officiels au mouvement, y a-t-il été pour quelque chose. Sans surprise, le congrès a confirmé l’orientation réformiste de la centrale. En témoigne le rapport d’activité approuvé par 78% des mandats, un score jamais atteint à la CFDT.


Pour autant l’opposition à la ligne réformiste de la confédération existe toujours. Au regard des résultats des votes lors du congrès, elle paraît représenter quelque 20% des syndicats actuellement, même si elle est aujourd’hui neutralisée électoralement pour la désignation des organes dirigeants. Cette opposition conserve des fédérations professionnelles comme les transports, les banques ou la finance et les unions régionales territoriales interprofessionnelles Auvergne et PACA. D’ailleurs, certains amendements déposés contre les projets de résolution de la confédération ont été repoussés de justesse. Ainsi un amendement qui voulait que la CFDT s’oppose à tout plan social dans les entreprises dont les résultats sont en progression a recueilli 46% des suffrages.


2- Le renouvellement des instances dirigeantes


Sur ce point la CFDT a adopté à Nantes une modification statutaire qui permet une meilleure représentation des femmes au Bureau National (39 membres) : au moins huit femmes devaient être retenues parmi les listes de candidats à cette instance pour qu’un bulletin de vote soit valide.


L’ordre préférentiel des candidatures établi, conformément aux statuts, par le Conseil national (150 membres désignés principalement par les unions régionales et les fédérations) systématiquement défavorable aux opposants, a été suivi par le congrès pour l’élection des 39 membres du Bureau national. Conséquence, la Commission exécutive de 10 membres, élue ensuite par le BN, reprend exactement la liste des candidatures au Bureau national présentées au titre du Bureau sortant (troisième catégorie de candidatures complétant celle des fédérations et celle des unions régionales).


La nouvelle équipe dirigeante ne recèle pas plus de surprise que le remplacement de Nicole Notat par François Chérèque au poste de Secrétaire général. La nouvelle commission exécutive est donc composée comme suit :


François Chérèque, secrétaire général,

Jacky Bontemps, secrétaire général adjoint,

Jean-Marie Toulisse, trésorier,

Yonne Delamotte, chargée du secteur PME,

Gaby Bonnand, chargée de la protection sociale,

Odile Beillouin, chargée de la formation syndicale,

Michel Jalmain, chargé de l’action revendicative,

Rémi Jouan, chargé des conditions de travail,

Annie Thomas, chargée de la formation professionnelle et des femmes,

Jean-François Trogrlic, chargé des questions internationales.


3- Le nouveau secrétaire général


En interne François Chérèque, ex-dirigeant de la fédération Santé-sociaux, va devoir affirmer son autorité sur une confédération peu disciplinée par tradition et par culture.


A l’extérieur, le grand défi du nouveau secrétaire général sera évidemment de maintenir et de capitaliser la bonne image de la CFDT jusqu’ici très dépendante de celle de Nicole Notat. Il devra réussir à son tour cette alchimie faite de charisme personnel et de sens politique qui avait fait de Nicole Notat l’interlocuteur privilégié du patronat et des gouvernements successifs.


4- Les objectifs et ambitions nouvelles de la CFDT après le 45e congrès


Des débats et résolutions votés lors de ce 45ème congrès, il ressort que la CFDT se donne pour les années à venir cinq objectifs majeurs :


- gagner les élections prud’homales : tenter de dépasser la CGT toutes sections confondues et conserver la première place devant la CFE-CGC dans la section encadrement,


- promouvoir l’accord majoritaire et faire dépendre la représentativité de l’audience à tous les niveaux,


- obtenir la réforme des retraites : la CFDT choisit de se battre pour le montant des prestations et pour la retraite à taux plein à 40 années d’annuités dans le privé (pas pour les 37,5 ans de cotisation, ni dans le privé...ni dans le public, ni pour l’âge de la retraite),


- se positionner comme acteur de la pression éthique dans l’économie par la promotion des labels d’entreprise " socialement responsable " et de " développement durable ", en agissant sur le commerce équitable (" éthique sur l’étiquette "), au travers de la notation des entreprises (par l’agence de notation européenne de N. Notat notamment), et par la bourse éthique (au travers, en particulier, de l’investissement de l’épargne salariale dans des fonds socialement responsables labellisés par le Comité intersyndical de l’épargne salariale),


- porter les effectifs de 865 528 adhérents revendiqués à 1,2 million d’ici quatre à sept ans.

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