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Le sens des mots : « développement durable »

Photo du rédacteur: Bernard VivierBernard Vivier

L'expression « développement durable » connaît aujourd'hui un succès croissant. Elle se situe au carrefour des notions d'efficacité économique, d'équité sociale et de respect de l'écologie.


Les maisons d’édition multiplient les ouvrages sur le thème, les directions d’entreprise en font un élément de leur réflexion stratégique, les DRH ne veulent pas passer l’occasion de s’en approprier la mise en œuvre dans l’entreprise, les syndicats y voient là un moyen d’exercer une pression sur les actionnaires. La notion de « développement durable » est, sans nul doute, promise à une popularité ... durable.


D’où vient l’expression et que signifie-t-elle ?


C’est la Commission mondiale sur l’environnement et le développement créée en 1983 (et présidée jusqu’en 1996 par le Docteur Gro Harlem Brundtland, une femme médecin qui fut premier ministre de Norvège, d’où le nom de Commission Brundtland également donné) qui forgea le concept de « développement durable » dans son rapport « Notre avenir à tous », publié en avril 1987. L’expression était la traduction ’maladroite mais suggestive- de l’anglais « sustainable developpement » (autrement dit « développement soutenable », par opposition à « insoutenable »).


Le rapport de la commission Brundtland de 1987 définissait le développement durable comme « un développement qui permette aux générations présentes de satisfaire leurs besoins sans remettre en cause la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ».


Il s’agit donc, comme par un réflexe de précaution qui prend en compte les besoins des générations futures, d’organiser le développement économique de la planète en situant et en maîtrisant les risques majeurs pour l’homme et pour l’environnement. Cette mise en perspective n’est pas nouvelle. On attribue aux Indiens d’Amérique cette formule : « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ».


Les montées des périls écologiques tout comme la globalisation croissante de l’économie et la résurgence de la problématique Nord-Sud, ont fait émerger le besoin d’une action d’envergure, concertée, installée dans la durée.


Les recommandations de la Commission Brundtland contribuèrent à l’organisation, en 1992 à Rio de Janeiro (Brésil), de la première Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) , également dénommée Sommet de la Terre.


La Conférence de Rio lista une série d’actions concrètes devant être intégrées aux législations nationales de manière prioritaire, de façon à progresser vers un développement durable. Ce plan d’action pour le 21ème siècle, appelé Agenda 21, poursuit trois objectifs présentés comme liés entre eux :


- un objectif économique : création de richesses pour tous à travers des modes de production et de consommation durables ;


- un objectif social : participation de tous les groupes sociaux ;


- un objectif écologique : conservation et gestion des ressources.


Dix ans plus tard, un deuxième Sommet de la Terre était organisé. C’est celui qui vient de se tenir à Johannesburg (Afrique du Sud) du 26 août au 4 septembre 2002.


Rebaptisé « Sommet mondial pour le développement durable », il vient d’installer de façon forte le concept et l’expression de développement durable dans l’opinion publique.


Plus d’une centaine de chefs d’Etat, quelque 22 000 délégués venant de 174 pays se sont donc retrouvés à l’initiative des Nations Unies pour prolonger les débats du Sommet de Rio.


Outre les 22 000 délégués (dont 15 000 des organisations non gouvernementales), plus de 25 000 personnes ont participé aux événements et manifestations parallèles.


Un plan d’action, fort de 152 points et 65 pages, a été adopté, insistant notamment sur les thèmes de l’énergie et de l’eau.


Les grandes entreprises sont invitées à s’engager activement dans la démarche. La relation entre gestion des ressources et responsabilité sociale est désormais établie.

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