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  • Photo du rédacteurChristine de Langle

Léonard de Vinci, son travail et son génie

{{ Léonardo di ser Piero da Vinci symbolise à juste titre l'homme de la Renaissance, un génie universel dont l'immense curiosité fut satisfaite par une force d'invention prodigieuse.

Son étude sur le corps humain connue sous le nom d'homme de Vitruve, exprime toute la « rigueur obstinée » d'un homme qui savait travailler et explorer le monde.

Christine de Langle ([Art Majeur->http://www.art-majeur.eu]), nous dit ici le lien qui, chez Léonard de Vinci, relie le travail et le génie. }}


’’Tout travail mérite salaire’’. Un euro dans la poche nous mènerait-il vers le génie ?


Un euro dans la poche pour notre baguette quotidienne. A peine regardons-nous cette pièce qui passe de notre porte-monnaie au comptoir de la boulangerie. Mais, ce soir, il y a du monde et je prends mon mal en patience. Distraitement je regarde mon euro. Tiens ! Un euro italien. Ca alors ! Que vient faire sur l’euro italien ce qui fut longtemps le logo de Manpower, l’entreprise de travail temporaire ?


Lorsque les pays de l’Union européenne se sont penchés sur la délicate question du décor des pièces de la nouvelle monnaie, l’Italie a fait son choix par référendum via des émissions de télévision populaires. Le public devait voter pour des chefs d’oeuvre présélectionnés de l’art italien. Ainsi furent désignés le Colisée de Rome, la Naissance de Vénus de Botticelli ou une sculpture de Boccioni ’’Forme unique dans la continuité de l’espace’’. Le ministre du Trésor, Carlo Ciampi, avait imposé l’Homme de Vitruve, célèbre dessin de Léonard de Vinci, dans le souci de faire comprendre que la monnaie est au service de l’homme et non l’homme au service de l’argent.


Certes, pour un Italien, Léonard de Vinci est une référence obligée, tout en étant reconnu partout dans le monde en tant que ’’génie universel’’.


Avec cet Homme de Vitruve, qu’a-t-il fait de si génial, lui, l’autodidacte qui n’a jamais mis les pieds à l’Université ? De son apprentissage dans l’atelier de Verrocchio, il a appris techniques et savoirs-faire très diversifiés : soudure des métaux, broyage des couleurs, modelage et taille des pierres fines, mécanismes d’horlogerie, hydrographie, ingénierie militaire...



Conscient de l’importance de la transmission d’un savoir-faire et d’une culture hérités de l’Antiquité, Léonard se donne les moyens d’appréhender directement cette culture. Il apprend le latin par ses propres moyens (la langue des universitaires) pour accéder directement aux savoirs de l’Antiquité. Savoirs qu’il passe au filtre de son expérience conduite par une curiosité immense pour le monde qui l’entoure. Théorie et pratique chez lui sont inséparables. Il s’intéresse donc tout naturellement à l’architecture, science qui s’acquiert par la théorie et la pratique. L’architecte doit, en effet, avoir de nombreuses connaissances en géométrie, en dessin, en histoire, en mathématiques, en optique.


Léonard prend ainsi connaissance du seul traité d’architecture de l’Antiquité qui nous soit parvenu, le célèbre Traité de Vitruve écrit au Ier siècle. Vitruve y met en évidence la beauté du corps humain qui repose sur des proportions mathématiques.


Les mensurations de rêve de nos top-models sont un écho contemporain de ce savant traité ! L’architecte antique établit une analogie avec les proportions à observer pour construire de belles architectures.

Léonard qui réfléchit toujours mieux une plume ou une pointe d’argent à la main, va dessiner les proportions décrites par Vitruve dans deux images successives. Un homme couché sur le dos, jambes et bras étendus, s’inscrit dans un carré, figure parfaite de quatre côtés égaux. Un homme couché sur le dos, jambes et bras étendus, s’inscrit dans un cercle, figure parfaite sans commencement ni fin, le compas posé sur le nombril en définit le centre. Voilà donc deux images de la perfection et de la beauté héritées du monde antique.

Que faire ? Faut-il recopier à l’identique en hommage à des maîtres reconnus ? La tentation de l’autodidacte est de suivre à la lettre ce que disent les diplômés, ’’ceux qui savent’’. Mais, en bon connaisseur d’Aristote, Léonard, passionné du vivant, utilise l’expérience comme moteur de recherche, l’oeil rivé sur la nature, seule capable, si nous l’observons de nous inspirer des solutions adaptées à notre temps.


De ces deux figures, image statique de la perfection, Léonard, en les superposant, va ouvrir le débat et proposer une seule et même image dynamique : ces quatre bras et quatre jambes sur un même corps entraînent insensiblement un mouvement qui est bien le propre de l’homme en vie. Mobilité physique, mais aussi mobilité intellectuelle, psychique, spirituelle, qui rend chaque être humain capable, s’il le désire, de s’adapter à un environnement en constante évolution. Léonard de Vinci, maître génial qui va sans cesse chercher des analogies entre les savoirs et les techniques pour trouver des solutions nouvelles, a passé sa vie à explorer le monde qui l’entoure avec une ’’rigueur obstinée’’, selon sa devise.



Cette petite pièce d’un euro rappelle en effet une vie de travail incessante, une curiosité qui évite frénésie et dispersion par une volonté farouche de créer des liens entre les différents domaines du savoir. Le ’’génie universel’’ à portée de main, à portée de poche, pour peu qu’on y travaille ’’avec une rigueur obstinée’’.... La boulangère attend sa monnaie !

Léonard de Vinci en quelques mots Né le 15 avril 1452 à Vinci, en Toscane Mort le 2 mai 1519 à Amboise Élève de Andrea del Verrocchio, il eut lui-même pour élèves Salai, Francesco Melzi Ses mécènes eurent pour nom Ludovic Sforza, Laurent de Médicis, le roi de France François 1er Ses œuvres les plus réputées : l’Homme de Vitruve (1485-1490), la Cène (1495-1498), la Joconde (1503-1506) Son approche de la science est très liée à l’observation et servie par une recherche effrénée de l’exactitude, par une hostinato rigore, une « obstinée rigueur » selon sa devise.


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