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La CNT en bref

Photo du rédacteur: ISTIST

La Confédération nationale du travail (CNT) a tenu son 31ème congrès les 10, 11 et 12 décembre dernier à Saint-Etienne. Les effectifs adhérents sont très modestes mais l'action syndicale est originale et vigoureuse. Porteuse de la tradition anarcho-syndicaliste, la CNT a montré en 2006 sa capacité d'action dans les manifestations anti-CPE et, tout récemment en 2010, dans les manifestations contre la réforme des retraites.

1. Création

Décembre 1946 à Paris : création de la CNT par des militants de la Confederación Nacional del Trabajo en exil (CNT espagnole), des anciens membres de la CGT-SR (SR syndicaliste-révolutionnaire) ainsi que des militants plus jeunes qui quittent la CGT passée sous contrôle du PCF. Elle prend son nom en référence à la CNT espagnole.

2. Structures

Siège : 44, rue Burdeau - 69001 Lyon. Tél : 04.78.27.05.80

La CNT s’organise sur un plan professionnel et sur un plan géographique. Les prises de décision sont effectuées au niveau des syndicats : ce sont les prolétaires qui travaillent à leur émancipation, ce sont les travailleurs concernés qui prennent les décisions, tant que le pacte confédéral est respecté. Les sections d’entreprise affiliées à un syndicat bénéficient également d’une autonomie de décision, dans la mesure où les principes généraux du syndicat et de la confédération sont respectés. Le syndicat est un syndicat d’industrie : c’est un syndicat interprofessionnel réunissant les différentes catégories de personnel travaillant dans une même industrie. La section d’entreprise est également interprofessionnelle.


À ce jour, il existe 150 syndicats confédérés dans la CNT. Le bureau confédéral assure le lien entre les congrès (tous les deux ans). Sa charge est technique, il veille au fonctionnement courant de la confédération, à la circulation de l’information en interne et avec l’extérieur. Il applique les décisions du congrès, il organise tous les six mois le comité confédéral national (CCN). Il est assisté par la Commission Administrative (CA), qui regroupe l’ensemble des mandatés confédéraux Les syndicats sont également regroupés en Unions Régionales (UR), ainsi qu’en Unions Départementales (UD) et Unions Locales (UL). Ce sont les UR qui se réunissent tous les six mois en CCN, elles veillent à l’application des décisions de congrès, contrôlent les mandatés confédéraux, prennent les décisions techniques qui s’imposent, assurent le suivi des campagnes confédérales. Les syndicats sont réunis en fédérations d’industrie, lorsqu’ils sont suffisamment nombreux. Il en existe six à ce jour : Education, PTT, Bâtiment, Communication-Culture-Spectacle, Santé-Social, Terre et l’Environnement.


Pas de permanents syndicaux, une rotation des fonctions de secrétaire, trésorier, relations médias, international.

Presse : Le Combat Syndicaliste (mensuel).

Site internet : http://cnt-f.org

3. Les objectifs

Des revendications immédiates dans l’intérêt des travailleurs. Un projet de société : le communisme libertaire. La révolution sociale et libertaire par la lutte des classes. L’abolition du salariat. Le remplacement de l’État par une société fédéraliste autogestionnaire où les travailleurs décident, avec des regroupements autogérés.

4. Les thèmes d’action privilégiés

Action dans les luttes revendicatives, défense des travailleurs Anti-capitalisme Solidarité de classe Antisexisme Antifascisme Internationalisme Diffusion des idées anarcho-syndicalistes et syndicalistes révolutionnaires



5. Le comportement des militants

Auto-organisation des salariés, refus de passer par des intermédiaires ; des délégués désignés pour des mandats précis, révocables à tout moment.


Le refus de délégation de pouvoir : « Puisque personne ne travaille pour toi, que personne ne décide à ta place ».


Arme privilégiée : la grève, « qui permet d’occuper les locaux, de rencontrer les salariés d’autres établissements ou la population du quartier, de la ville, d’instaurer de nouveaux rapports et un nouveau climat ».


Tente de favoriser les pratiques autogestionnaires dans toutes les luttes, afin que le mouvement appartiennent à celles et ceux qui le mènent et pas à une quelconque bureaucratie.


Depuis la loi du 20 août 2008 réformant le droit syndical dans le secteur privé, la CNT a aménagé sa stratégie et s’efforce, à partir des élections CE-DP, de développer de nouvelles sections syndicales d’entreprise.


Dans le secteur public, la CNT ne participe pas aux élections (commissions paritaires).

6. Effectifs déclarés

5000 adhérents à jour de cotisations en 2010.

7. Affiliation internationale

En 2001, la CNT a quitté l’Association Internationale des Travailleurs, créée à Berlin en 1922.

Au niveau européen, la CNT est motrice dans la coordination européenne « redblack », composée d’autres organisations anarcho-syndicalistes : CGT espagnole, FAU allemande, SAC suédoise, ESE grecque, USI italienne, IWW anglaise, IP Polonaise.

Au-delà de l’Europe, la CNT travaille de près avec d’autres organisations syndicales de lutte de classe qui se battent avec leurs outils, leurs spécificités. La rencontre internationale 107 organisée à Paris en mai 2007 (qui faisait suite à Amsterdam 1998, Köln 1999, Paris 2000, Göteborg 2001 et Séville 2002) a regroupé des délégués d’une cinquantaine de pays.




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