Moins connu que Lutte ouvrière ou que le NPA, le Parti ouvrier indépendant (POI) n'en est pas moins actif, notamment dans les milieux syndicaux, où les disciples de Pierre Lambert (les « lambertistes ») sont bien implantés.
1. Création
Le POI est issu du courant trotskiste animé par Pierre Lambert (décédé le 16 janvier 2008) sous les dénominations successives d’Organisation Communiste Internationaliste en 1953, puis Mouvement pour un Parti des Travailleurs en 1985, devenu en Parti des Travailleurs en 1991. Le 10 avril 2007, Gérard Shivardi, maire de Maihac et Conseiller général de Ginestas (Aude) et Daniel Gluckstein, Secrétaire général du parti des Travailleurs, lancent un appel à constituer un grand parti socialiste, républicain, laïc, fédératif et ouvrier. _Un congrès de fondation se tient les 14 et 15 juin 2008 à Paris, au cours duquel 278 délégués, représentants 10.071 fondateurs, adoptent les statuts du parti Ouvrier Indépendant.
2. Structures
87, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris
tél : 01.48.01.88.29
3. Tendances internes
Le POI, fidèle à la tradition trotskiste du « droit de tendances » internes, reconnaît quatre courants :
le courant communiste internationaliste (CCI), ex-lambertiste, qui se proclame « section française de la IVème internationale » (avec laquelle l’OCI a pourtant rompu en 1952). Il constitue la majorité des forces du POI.
le courant socialiste, qui se revendique de l’ex-SFIO, fusionnée avec le PS au Congrès d’Epinay en 1971, et de la IIème Internationale. Marginal au sein du PS, ce courant s’oppose à la politique européenne de François Hollande.
le courant anarcho-syndicaliste, représenté essentiellement au sein de Force Ouvrière et animé par Joachim Salamero, de l’UD FO de la Gironde, et Patrick Hébert, de l’UD FO de Loire Atlantique.
le courant Rencontre communiste, qui regroupe des militants ayant quitté le PCF ou qui continuent d’y militer, mais se sont opposés à la candidature de Jean-Luc Mélenchon (lui-même ancien transfuge de l’OCI vers le PS, puis fondateur du Parti de Gauche après son départ du PS).
En outre, le POI accueille une branche « jeunes » : l’Alliance des jeunes révolutionnaires.
4. Porte-parole, figures de proue, autres personnalités
Gérard Schivardi : maire de Maihac et Conseiller général de Ginestas (Aude), apparenté PS ;
Daniel Gluckstein : ancien Secrétaire général du Parti des Travailleurs ;
Jean Markun : Secrétaire général de la Fédération régionale des mineurs de fer CGT de Lorraine ;
Claude Jenet : ancien Secrétaire confédéral de FO. Daniel Gluckstein et Gérard Schivardi
Daniel Gluckstein et Gérard Schivardi
5. Direction
Le POI a tenu son troisième congrès en mai 2011 et réélu ses instances dirigeantes :
Un secrétariat national composé de quatre membres :
Gérard Schivardi,
Jean Markun,
Claude Jenet,
Daniel Gluckstein.
Un bureau national de 50 membres.
6. Nombre d’adhérents revendiqués
Lors de son congrès constitutif en 2008, le POI revendiquait 10.071 adhérents.
7. Organes d’information
Informations ouvrières (hebdomadaire) Site internet : http://parti-ouvrier-indépendant.fr (sommaire vidéo hebdomadaire d’Informations ouvrières mis en ligne chaque mercredi)
8. Affiliation internationale
Le POI est membre fondateur de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, dont le siège est à la fois à Paris et à Alger, et qui a pour objectif la coordination du combat pour l’indépendance du mouvement ouvrier international, contre la guerre et l’exploitation. En outre, le Courant communiste internationaliste du POI est adhérent de la « IVème Internationale », refondée en 1993 à partir du « Centre international de reconstruction de la quatrième internationale » créé par Lambert en 1981, en opposition avec le « Secrétariat unifié de la IVème Internationale » avec lequel son mouvement avait rompu en 1953.
9. Positionnement politique
Le projet politique du POI affirme des principes socialiste, républicain, laïc, fédératif et ouvrier. Il milite contre l’Europe et a engagé en 2011 une campagne contre la ratification par la France du nouveau pacte fiscal européen. Il critique la gouvernance non démocratique du FMI, de l’Union européenne et de la Banque centrale européenne, qualifiée de « troïka ». Le POI s’oppose au capitalisme financier et refuse le remboursement de la dette publique, qu’il accuse d’avoir pour conséquence la destruction programmée de la sécurité sociale au nom de la compétitivité. A ce titre, il s’oppose également aux réductions d’effectifs dans la fonction publique.
Le POI n’a pas présenté de candidat à l’élection présidentielle de 2012 car il conteste les institutions de la Vème République et réclame la convocation d’une assemblée constituante. En revanche, le POI a constitué une liste de 103 candidats aux élections législatives de juin 2012. En 2007, il avait soutenu la candidature de Gérard Schivardi (0,34%) sous l’étiquette du Comité national pour la reconquête de la démocratie politique. En 2002, le Parti des travailleurs avait présenté comme candidat Daniel Gluckstein (0,47%).
10. Positionnement sur les questions sociales
Le 6 décembre 2008, le POI a lancé une campagne nationale autour du mot d’ordre : « Pour l’interdiction des licenciements ». L’objet de la campagne était l’organisation d’une marche unitaire sur Paris pour porter cette revendication. Le mouvement pris fin en novembre 2009 sans que la marche sur Paris ait été réalisée. En 2010, le POI a pris position contre la réforme des retraites. Après le vote de la loi, il appela à la tenue d’une conférence nationale de délégués pour l’unité ouvrière dans le but d’élargir la lutte contre la politique gouvernementale.
11. Relations avec les syndicats
FO : les militants du POI forment l’essentiel de la tendance trotskiste de Force Ouvrière, qui réunit environ 10% des mandats confédéraux. Claude Jenet, ancien Secrétaire confédéral et « N°2 » aux côtés de Marc Blondel, a exercé une influence qui se poursuit toujours sur la presse confédérale dont il a été le responsable. Depuis son départ en retraite, il est un des dirigeants du POI.
CGT : les militants du POI y détiennent des positions au sein de l’opposition à la ligne confédérale imprimée par Bernard Thibault, qu’anime entre autres Jean-Charles Marquiset, rédacteur du bulletin « La CGT n’est-elle pas en danger ? » (5, rue Henri Murger 75019 Paris). Le 24 mars 2007, une réunion de 271 militants de la CGT convoquée par le bulletin « La CGT n’est-elle pas en danger ? » a donné naissance à un Comité de liaison national permanent.
Le POI poursuit encore au sein de ces deux organisations la stratégie de feu Pierre Lambert, qui visait à réunifier la CGT et la CGT-FO pour constituer un front unique de classe. Dans le secteur de l’éducation, le POI dispose également de militants à la FSU.
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