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Photo du rédacteurBernard Vivier

Deux livres sur les syndicats

Deux ouvrages viennent de paraître, qui traitent des relations sociales et syndicales. S'ils n'expriment pas une recherche nouvelle, ils constituent l'un comme l'autre une synthèse utile pour mieux connaître les acteurs syndicaux et pratiquer les relations sociales.


Le premier ouvrage s’adresse essentiellement à des chefs d’entreprise, responsables relations sociales et membres de l’encadrement désireux de mettre en place de bonnes pratiques de dialogue social.


L’auteur, Patrice Laroche, est professeur à l’Université de Nancy 2, où il co-dirige le master ressources humaines. Son livre Gérer les relations avec les partenaires sociaux (Dunod, 2010, 250 pages, 26 €) n’a pas la prétention d’apporter le résultat d’une analyse ou d’une prospective sur les évolutions en cours du paysage syndical et des relations sociales en France.


De façon plus prosaïque, il fournit les repères et les outils d’une bonne pratique des relations sociales, dans le cadre réglementaire, renouvelé en 2008, de la négociation collective et de la représentativité syndicale. Cinq chapitres fournissent les données utiles à un responsable d’entreprise : connaître les acteurs, animer les instances représentatives du personnel, évaluer le climat social, gérer les conflits, développer la négociation.


Les fiches pratiques, les formulaires de compte-rendu d’instances représentatives, les recommandations pratiques abondent, qui font de cet ouvrage un document de base de la bibliothèque du responsable d’entreprise. L’Institut supérieur du travail y est fort courtoisement cité, pour les informations délivrées sur son site et qui ont aidé l’auteur dans la rédaction de son ouvrage.



Le second livre est d’une autre facture, que laisse deviner le nom de la maison d’édition. Publié aux Presses universitaires de France, dans la collection Major, Les forces syndicales françaises (2010, 490 pages, 30 €), il s’agit d’un ouvrage collectif de 35 auteurs, coordonné par Guillaume Bernard, maître de conférences à Science Po Paris et Jean-Pierre Deschodt, directeur du département d’histoire de l’ICES.


Le résultat, est, on le devine, une somme solide sur les acteurs syndicaux français, à travers une présentation du cadre historique et juridique, une description des organisations syndicales d’hier à aujourd’hui et une analyse des débats sur la légitimité des syndicats. Les nombreuses données à caractère historique, tout comme les échappées sur les réalités syndicales internationales, permettent de mieux comprendre les spécificités françaises. Les pages consacrées à la mondialisation permettent ainsi d’approcher les logiques syndicales, tiraillées entre solidarité internationale et patriotisme économique.

Le syndicalisme est abordé de façon plus large : outre les syndicats de salariés, on trouve dans l’ouvrage des indications sur les autres formes de syndicalisme : paysan, commerçant, patronal. Les associations familiales et les organisations de défense des contribuables - mais était-ce bien le lieu de les traiter dans cet ouvrage ? - sont présentées à leur tour.


Le regard est vaste, au risque de quelques redondances entre auteurs et de quelques contributions manquant de données actualisées.


On appréciera la distance que prend l’ouvrage avec une approche trop souvent observée chez des universitaires, qui consiste à confondre démarche syndicale et démarche politique, sous le dénominateur commun de « mouvement ouvrier ». Le syndicalisme est bien présenté comme une organisation de défense des intérêts professionnels, qui suffit à elle même.



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