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Photo du rédacteurPatrick Chalmel

La FEN devient UNSA-éducation, un changement moins symbolique qu'il n'y parait

Créée en 1929 au sein de la CGT, la Fédération de l'éducation nationale a pris son autonomie en 1947. Elle se rapproche aujourd'hui de la CFDT.


Lors de son 37e congrès qui s’est tenu à Pau du 12 au 14 décembre 2000, la FEN a décidé de changer de nom pour devenir UNSA-éducation. Un changement qui n’a pas d’incidence immédiate dans la mesure où la FEN appartenait déjà à l’UNSA. A l’origine de l’UNSA en 1993, elle en est même la principale composante. Et bien avant ce dernier congrès, elle avait peu à peu modifié ses structures pour mieux les articuler avec les exigences d’appartenance à une organisation syndicale nationale interprofessionnelle comme l’UNSA.


Ce changement de nom pourrait bien, malgré tout, être moins symbolique qu’il n’y parait dans la perspective de rapprochements ultérieurs avec d’autres forces syndicales.


Le sigle FEN et le nom de " Fédération de l’Education Nationale " évoquaient, en effet, la CGT dont la FEN est issue. Jusqu’au troisième éclatement de cette confédération en 1947, la FEN avait été l’une des fédérations de la CGT, précisément sa " fédération de l’éducation nationale ". Et même si elle avait choisi l’autonomie en 1947, la FEN est longtemps demeurée de la même famille historique que FO ou la CGT, partageant avec FO par exemple nombre de valeurs, de réflexes et de réseaux d’influence.


Mais avec le temps, les affinités d’origine devaient s’estomper au profit de rapprochements nouveaux, dictés cette fois par des proximités intellectuelles, culturelles et politiques, avec la CFDT notamment. Une coopération régulière s’est développée entre la FEN et la CFDT, puis entre l’UNSA et la CFDT pour produire des résultats spectaculaires, comme l’élaboration de positions communes aux deux organisations sur de nombreux sujets chauds, la réforme de la Sécurité sociale en particulier ou, très prochainement, sur " l’Emploi et la politique de la ville ", et jusqu’à l’affiliation de l’UNSA en 1999 comme composante de la délégation CFDT au sein de la CES (Confédération européenne des syndicats).


Si bien que dans les rangs de l’UNSA, - y compris à la FEN et au plus haut niveau -, comme dans ceux de la CFDT, des prises de positions de moins en moins discrètes laissent entendre que l’objectif est maintenant de réunir les deux organisations dans une grande confédération sur les bases d’un type de syndicalisme réformiste et responsable. Même si, en attendant, l’UNSA sert largement de sas de décompression, ou si l’on préfère, de jardin d’acclimatation, pour des syndicats et des militants, issus de diverses organisations, de Force ouvrière par exemple, qui ne seraient jamais allés directement à la CFDT.


Dans ce contexte l’abandon par la FEN de ce nom qui la reliait à son passé et à la CGT, sa famille d’origine, peut ne pas être pas vu comme purement fortuite ou symbolique.


Les temps seraient-ils mûrs pour que les rapprochements entre l’UNSA et la CFDT s’accélèrent ? Une réponse à cette question pourrait être donnée d’ici peu lorsque l’UNSA devra décider si elle présente ou non ses propres candidatures, en concurrence avec celles de la CFDT, aux élections prud’homales de 2002.

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