{{Le taux de syndicalisation en France est de l'ordre de 7 % à 8 % des salariés : 5 % environ dans le secteur privé, 15 % dans le secteur public. C'est trois fois moins qu'il y a trente ans et trois fois moins aujourd'hui que la moyenne des pays industrialisés. Dans le monde aussi, la syndicalisation diminue.}}
Les causes de la désyndicalisation dans notre pays sont diverses, que nous avons régulièrement étudiées ici. Voir notamment Les Etudes sociales et syndicales : 18 mai 2009 « Regard d’ensemble sur le syndicalisme français », 25 janvier 2008 « Les 1er mai ne chantent plus », 8 février 2008 « La crise du syndicalisme : petit inventaire des causes » et 29 mai 2006 « Pourquoi le déclin syndical ? ».
Causes externes au mouvement syndical : changements dans l’organisation du travail et de la production, montée du chômage et replis individuels, poussée des réflexes catégoriels, formes nouvelles de l’engagement collectif, développement des autres canaux de la régulation sociale, de la communication, du rôle social des managers, etc.
Causes propres au mouvement syndical aussi : divisions syndicales, renouvellement difficile des élites syndicales, attachement encore fort à une culture guerrière des relations sociales, faiblesse des services rendus en contrepartie de la cotisation, fonctionnement parfois bureaucratique et financement trop basé sur les subventions, etc.
La querelle que vient de rallumer dans le monde syndical le livre de Dominique Andolfatto et Dominique Labbé (« Toujours moins », Ed. Gallimard ; voir Les Etudes sociales et syndicales du 16 octobre 2009) montre combien la question est sensible, voire irritante.
- Ailleurs dans le monde -
Ainsi, la France présente les caractéristiques du pays le plus faiblement syndicalisé de l’ensemble des pays industrialisés. Ceux-ci connaissent eux aussi, sans exception, une baisse générale de l’adhésion syndicale. On trouvera ci-après un tableau d’ensemble de la situation actuelle, qui nécessite une précaution de lecture. La comparaison entre pays n’a de signification que si l’on rapporte le taux de syndicalisation d’un pays donné à son contexte culturel et réglementaire.
Un exemple parmi d’autres : celui de la Belgique, où les salariés sont sept fois plus syndiqués qu’en France. La présence active et directe des syndicats dans des organismes d’aide aux salariés (mutuelles, caisses de secours aux chômeurs) explique grandement les différences de syndicalisation de part et d’autre du Quiévrain. Pour autant, la capacité de « couverture » des lieux de travail par les syndicats n’est guère différente entre les deux pays. Syndicalisme d’adhérents et de services d’un côté, syndicalisme de militants et de revendication de l’autre : les raisons de l’engagement sont diverses et appellent à ne pas procéder à des conclusions trop rapides sur la faiblesse du syndicalisme français.
Celui-ci est cependant bien clairement invité à un véritable aggiornamento culturel et à une évolution significative pour placer l’adhérent plus que le militant au cœur de ses pratiques.
La syndicalisation dans le monde en 2007

Source : Trade union membership 2008. OCDE. Données statistiques 2007.
Pour mémoire, nous rappelons ici les données de la syndicalisation dans le monde en 2001 établis par l’Iwd (Institut de l’économie allemande, Deutscher Instituts-Verlag)
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