Installé le 15 mai 2012, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a aussitôt formé son gouvernement, rendu public le lendemain. Au lendemain du second tour des élections législatives, ce gouvernement a été légèrement remanié. Sa composition, rendue publique le 21 juin au soir, permet de jeter un ?il sur l'équipe gouvernementale en charge des questions sociales.
Le gouvernement Ayrault 1 comprenait 34 ministres (18 ministres et 16 ministres délégués). Le gouvernement Ayrault 2 en comprend 4 de plus, soit 38 ministres (19 ministres et 19 ministres délégués).
Tous les ministres en lice aux législatives ayant emporté leur élection et aucun membre du Parti communiste ou du Front de gauche n’entrant au gouvernement, ce remaniement se fait donc a minima : quelques glissements de fonctions, une ouverture plus grande aux sénateurs ainsi qu’aux amis de Ségolène Royal.
La parité, signe affirmé du premier gouvernement, est scrupuleusement maintenue, tandis que la diversité des courants internes au Parti socialiste et la part faite à ses alliés (radicaux de gauche, écologistes) sont soigneusement dosées.

Conseil des ministres autour de François Hollande
Les questions sociales sont particulièrement bien prises en compte, à en juger par le nombre et la qualité des ministres nommés.
Michel Sapin est ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle (ajout du 21 juin) et du dialogue social. On notera la nouveauté de ce quatrième qualificatif. Ministre délégué à la justice en 1991, ministre de l’économie et des finances en 1992, ministre de la fonction publique et de la réforme de l’Etat en 2000, il possède une image de spécialiste des comptes, qui lui sera utile tant pour rassurer les milieux patronaux que pour argumenter auprès des syndicats de la dureté des contraintes budgétaires.

Matignon, 29 mai 2012 : Marisol Touraine et Michel Sapin entourent Jean-Marc Ayrault pour recevoir une délégation du Medef
Thierry Repentin a été nommé le 21 juin ministre délégué chargé de la formation professionnelle et de l’apprentissage, auprès de Michel Sapin.
Marisol Touraine est ministre des affaires sociales et de la santé. Elle est épaulée par trois ministres délégués : Michèle Delaunay, pour les personnes âgées et la dépendance ; Dominique Bertinotti pour la famille et Marie-Arlette Carlotti pour les personnes handicapées. Connaissant bien les questions sociales pour en avoir eu la responsabilité au sein du Parti socialiste, Marisol Touraine se trouve confortée dans son action par 3 ministres délégués, soit un de plus que le ministre de l’économie et des finances et autant que le ministre des affaires étrangères.
Marylise Lebranchu est ministre de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de la fonction publique. Marylise Lebranchu a été secrétaire d’Etat aux PME, commerce, artisanat et consommation en 1997 et ministre de la justice en 2000. Elle est épaulée, depuis le 21 juin, par Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée chargée de la décentralisation.
Arnaud Montebourg est ministre du redressement productif. Ses deux ministres délégués ont des attributions éloignées du social mais l’intéressé entend s’impliquer dans les dossiers liés aux restructurations d’entreprise. Un rôle que suivent de près, de leur côté, Pierre Moscovici (économie, finances et commerce extérieur) et Michel Sapin (travail, emploi, dialogue social).
Deux autres personnalités complètent l’équipe gouvernementale en charge du social : la ministre Cécile Duflot qui, outre l’égalité des territoires, a en charge le logement ; Benoit Hamon, ministre délégué auprès de Pierre Moscovici, chargé de l’économie sociale et solidaire et (depuis le 21 juin) de la consommation.
Ainsi, quatre ministres de plein exercice (Sapin, Touraine, Lebranchu et Montebourg) deviennent les interlocuteurs gouvernementaux des syndicats et du patronat, notamment pour préparer la conférence sociale des 9 et 10 juillet prochain, confortés par deux autres ministres et cinq ministres délégués. Deux d’entre eux seulement ont une expérience ministérielle antérieure (Sapin et Lebranchu).
Gouvernement Ayrault 1 et 2 : les ministres en charge du social

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