L'actualité sociale en France et dans le monde, à travers une revue de presse des sites syndicaux.
Tout le monde syndical n’est pas encore en vacances en ce milieu du mois de juillet, bien que l’activité ne soit plus ce qu’elle était voici quelques semaines, et soit moins soutenue en France qu’à l’étranger. Est-ce à mettre en relation avec une enquête sur les 35 heures en Europe, diffusée par le site québecois ‘le monde du travail’, selon laquelle la France serait un des pays d’Europe où l’on travaille le moins ?
Nous avons délibérément choisi ’ pour la France - un angle de mise en perspective de l’actualité de la ‘toile’ avec deux dossiers qui marqueront la rentrée sociale : le dossier de la formation permanente et le dossier des assurances sociales.
Les conclusions que l’on peut tirer de cette mise en perspective semblent bien confirmer les grandes tendances de recomposition du paysage que l’on peut constater par ailleurs.
1 - En France :
Vu sur le site FO
un éditorial de Marc Blondel, daté du 30 juin et intitulé« Le social, ça n’est pas cela », qui commence par des commentaires sur le« durcissement des contacts entre policiers et manifestants », illustrés par la défense de José Bové, et qui se poursuit par des remarques ‘au goût amer’ sur le ‘manque de considération du gouvernement pour l’expression publique (qui) confine au mépris’.
Vu aussi un communiqué sur les préparatifs de la conférence ministérielle de l’OMC.
Vu enfin un communiqué sur les« Intermittents du spectacle : L’accord sera-t-il renégocié ou ajusté ? FO et la CGT maintiennent leur mot d’ordre de grève ».
Pas vu d’information sur la négociation, sur la formation professionnelle, ou sur l’assurance maladie.
Sur le site deux sujets majeurs : Les retraites et les intermittents du spectacle.
Le site de la CGTest le seul qui, après le vote de la loi, maintient la pression militante sur la question des retraites autour de multiples dossiers à la une, notamment avec un titre :« Retraites L’avenir est en jeu »et une pétition :« Grande consultation nationale ».
L’autre sujet à la une :« La colère légitime de tous les artistes et techniciens du spectacle : Cela concerne toute la société française ».
Pas vu d’information sur la formation ou sur l’assurance maladie.
Sur le site de la CFDT les deux mêmes sujets font l’essentiel de la une, mais avec un autre état d’esprit. La confédération explicite ses arguments en faveur de l’accord concernant les intermittents du spectacle, et ‘bétonne’ sa position sur les retraites à destination de ses militants. On mesure au nombre de dossiers concernant le sujet où s’y rattachant la profondeur du trouble que la position confédérale a suscité au sein de l’organisation.
Ainsi peut-on lire un article intitulé« Les réformistes sont-ils des traîtres ? »qui veut répondre à la question posée en sous-titre« La France est-elle un pays irréformable ? », sur laquelle « trois intellectuels » sont invités à« donner leur point de vue sur l’actualité politique et syndicale.
Joël Roman, essayiste dont l’analyse est intitulée :« La France est un pays où la réforme est difficile »( M. Roman fonde son explication de la difficulté sur les relents de populisme existant en France et sur les calculs plus circonstanciels du PS, de la CGT et de FO)
Pierre-Michel Menger, directeur de recherche qui retient pour titre de ses commentaires :« Les eaux troubles de l’extrémisme »
Et enfin Marc Lazar, professeur à Sciences ’ Po, qui titre son intervention :« En France le compromis est entaché de trahison ».
On trouve également, sous le titre« Un congrès de débats qui rassemble pour l’avenir », un communiqué concernant« l’avis de tempête annoncé sur le congrès régional du Nord Pas de Calais qui se tenait les 18 et 19 juin à Maubeuge et qui confirme que « la barque a tangué, mais elle n’a pas versé. Un vote du quitus à 58%, une résolution à 71%, un bureau régional réélu. La tempête redoutée n’a pas eu lieu (...) Le capitaine Perrault peut reprendre le gouvernail, il a affronté le grain sans dégâts. »
Par ailleurs, les autres communiqués sur le sujet des retraites se félicitent que« le projet de loi (soit) adopté par l’Assemblée nationale : la répartition est sauvée et la réforme profitera d’abord aux plus modestes ».
Même ‘son de cloche’ pour les intermittents du spectacle, qui font l’objet de neuf communiqués différents autour du thème : « C’est un bon accord ».
Mais pas vu d’information sur la formation ou l’assurance maladie.
Si la CFTC met aussi l’accent sur les retraites en rappelant à propos des retraites que« la question du financement reste posée », ainsi que sur les intermittents avec deux communiqués, un pour indiquer de manière mesurée pour ne pas dire sibylline que« la CFTC ne retire pas sa signature »(y aurait-elle songé ?) un autre pour souligner que« le financement de la politique culturelle relève du ministère de la culture et non de l’assurance chômage », si elle ne parle pas de l’assurance maladie, elle titre par contre sur la formation professionnelle continue dans un communiqué de presse intitulé :« Formation professionnelle continue : des avancées, mais l’essentiel n’est pas encore discuté ».
C’est le site CFD-CGC qui - le seul pour le moment ’ sans oublier de dire un mot sur les retraites (L’éditorial de Jean Luc Cazettes :« La fin du feuilleton ? Pragmatisme et prévoyance ») développe un dossier entier sur l’assurance maladie, autour de deux sujets principaux :« Assurance maladie. Etat des lieux pour comprendre les enjeux »et« Sécurité sociale : La CFE CGC propose des solutions de financement ». A noter que le site CFE CGC est de plus en plus riche ’ rien à voir avec le site des années passées ’ et qu’on y trouve des sujets de réflexion sur le fond :« Famille, entreprise et syndicalisme » ; « L’engagement syndical » ; « Le rôle du délégué syndical » ; « L’évolution de l’action syndicale ».
Mais pas vu d’information sur la formation professionnelle
Le site du Medef comme celui de la CFTC, met à la une la « Formation professionnelle : Une séance de négociation positive. Marc Sionneau a souligné la qualité du travail mené par les intervenants le 3 juillet ».
Pas vu d’information concernant l’assurance maladie.
Vu sur le site CNT, un programme d’été à destination de ceux qui voudraient occuper leurs congés estivaux, dont le calendrier diffusé comprend :
- des manifestations quotidiennes et répétitives : « débats de rue avec des enseignants ex-grévistes à Carcassonne, tous les lundis tout l ‘été, rassemblements publics à Lille tous les mardis tout l’été, tous les mardis à Toulouse, tous les mercredis avec pique-nique et retraite aux flambeaux à Marseille, tous les dimanches à Villeneuve les Maguelonne avec tamtam devant la prison jusqu’à la libération de José Bové » ;
- des actions diverses : « pendant le tour de France avec taguage des routes pour vues d’hélico, perturbations militantes du Tour (annoncée à Auxerre le 10 juillet), perturbation du défilé officiel le 14 juillet à Toulon, à Aubenas.
- une semaine de « l’école émancipatrice » du 8 au 17 juillet avec au programme : « Situation sociale et syndicale : les luttes » ; « Revendications : les ‘réformes’ combattues » ; « Le mouvement alter-mondialisation et ses limites ».
- une ‘Grande rencontre sur le plateau du Larzac, les 8, 9 et 10 août, au programme : « Lutte pour le maintien des services publics, la préservation de l’environnement, contre la privatisation du vivant ».
- Festival cinématographique révolutionnaire et concerts au « Camping International Autogéré de la CNT » à Masseuge (Gers) du 17 au 25 août.
Peut-être un peu provocateur ( ?) le calendrier donne en exergue une « information au passage : le manoir de Sarkozy se trouve dans le Finistère Sud, près de Quimper, dans la commune de Fouesnant, plage de Mousterlin ».
2 - En Europe et dans le monde :
Pas vu, sur le site du DGBconcernant la tempête qui secoue IG Metall, sa deuxième organisation après Verdi.
Le DGB laisse le soin à l’organisation concernée d’en parler. Ce conflit occupe par contre l’essentiel du site d’IG Metall, avec la chronologie des articles parus dans la presse, et plusieurs communiqués des différents intervenants dans le conflit. A l’exception notable de la base qui n’est pas conviée à exprimer son point de vue sur le sujet.
Pourtant, au delà des règlements de compte autant personnels que publics entre MM. Zwickel et Peters, respectivement N° 1 et N° 2 de l’organisation, le conflit qui oppose les métallurgistes de l’ex Allemagne de l’Est et les dirigeants d’IG Metall concernant la rupture des négociations ( essentiellement due à la mésentente entre les deux dirigeants) souligne au plus haut degré la rupture entre les préoccupations de la base et les attitudes de l’appareil syndical.
Morceaux choisis (version Peters) :
« Alle haben vernommen, dass der Erste Vorsitzende der IG Metall, Klaus Zwickel, mich indirekt und über die Medien zum Rücktritt aufgefordert hat. Begründet hat er dies mit dem Vorwurf, ich hätte in der zurückliegenden Tarifrunde in Ostdeutschland den Vorstand der IG Metall getäuscht. Ja mehr noch : Indirekt wirft er mir und dem Streikführer Hasso Düvel darüber hinaus vor, nicht nur den IG Metall-Vorstand, sondern auch die streikenden Kolleginnen und Kollegen getäuscht zu haben. Diese Vorwürfe wiegen schwer, sie sind ehrverletzend. Ja sie sind geeignet, meine politische und meine persönliche Integrität auf das Schwerste zu beschädigen. (...) Ich bin es mir und den Kolleginnen und Kollegen, die diesen Arbeitskampf in Ostdeutschland geführt haben, aber auch der gesamten IG Metall schuldig, dass wir schonungslos aufarbeiten was gut und was möglicherweise weniger in Ordnung war. Klaus Zwickel hatte den Vorwurf der Täuschung bereits auf der letzten Vorstandssitzung erhoben. Allerdings blieb er jeglichen Beleg für diese schwere Anschuldigung schuldig. Der Vorstand hat daher vereinbart, dass in der Vorstandssitzung am 8. Juli 2003 eine ausführliche Bewertung der gescheiterten Tarifrunde vorgenommen werden soll. Auf dieser Grundlage soll dann über die notwendigen Schlussfolgerungen und Konsequenzen beraten werden. Es ist aber ein ungeheuerlicher und in der Geschichte der IG Metall bisher einmaliger Vorgang, dass der Vorsitzende nicht einmal diese Aufarbeitung und die vorgelegten Fakten abwartet, sondern mit haltlosen Unterstellungen entgegen unserer Vereinbarung in die Medien geht. (...)
A noter sur les sites italiens Unione Italiana del Lavoro et Confederazione Generale Italiana, et CISL,une procédure particulière au syndicalisme italien, organisé autour d’une plate forme commune aux trois organisations, qui se traduit notamment par les ‘documenti unitarie’, en ce moment à propos du Mezzogiorno et des relations avec la Délégation Présidentielle.
Vu sur le site de la CES (Confédération européenne des syndicats) des sujets internationaux caractéristiques de la place et du rôle que l’organisation veut jouer :
Le Secrétaire Général de la CES John Monks défend le modèle européen le 1er juillet 2003 au TGWU-Transport and General Workers Union (Syndicats des Transports et de l’Industrie) à Brighton, R-U.
01/07/2003
Le syndicalisme se trouve à un carrefour. La production en masse reflue ailleurs. Partout dans le monde, les politiques de droite n’ont jamais été aussi puissantes depuis la deuxième guerre mondiale. C’est précisément en ces circonstances qu’un syndicalisme puissant en Europe s’impose, à savoir : les meilleurs services soins de santé accessibles à toutes et tous, des syndicats puissants, des niveaux de vies élevés et répartis de façon plus équilibrée, et des normes de travail les plus élevées. Le Royaume-Uni devrait cesser de pratiquer la valse-hésitation chaque fois qu’il y a un développement important et adopter une position européenne.
« Stimuler la croissance et créer des emplois », revendique la CES
27/06/2003
Le nouveau Comité de Direction s’est réuni le 26 juin à Bruxelles sous la présidence de Cándido Méndez (UGT-E). Il a identifié la nécessité de renforcer les économies européennes et de confirmer le modèle social européen comme tâche prioritaire immédiate. En premier lieu, La CES insistera auprès de la Présidence italienne pour qu’elle fasse des efforts pour renforcer la croissance économique,
En second lieu, la CES examinera également comment soutenir au mieux les affiliés pour faire face aux conflits sur l’avenir de l’Etat-providence, particulièrement en ce qui concerne la retraite et les questions de pensions.
Le Comité de Direction a également mis en question le rapport de la Convention sur l’Avenir de l’Europe. « Le projet de Constitution contient des éléments très importants sur les principes en matière de politique sociale et de dialogue social, mais les instruments pour les mettre en application nécessitent à être approfondis », telle était la conclusion de John Monks, Secrétaire Général de la CES, « et nous ferons pression sur les gouvernements nationaux pour qu’ils aillent de l’avant avec la construction européenne et ne remettent pas en question les progrès déjà réalisés ».
Sommet de Thessaloniki
Monks : « Le Sommet doit contrecarrer la dégradation de la situation économique et sociale en Europe »16/06/2003
« Si des mesures profondes ne sont pas prises immédiatement, la déflation pourrait toucher des domaines clés en Europe, avec pour conséquence un accroissement du chômage, une chute de la croissance et une détérioration de la compétitivité, ce qui pourrait avoir un effet défavorable sur l’ensemble de l’économie », c’est ce qu’écrit John Monks, Secrétaire Général de la CES, dans une lettre ouverte adressée à C. Simitis, Président en exercice du Conseil européen. La CES est d’avis que la BCE n’accorde pas la priorité nécessaire aux besoins de l’économie réelle comme le Traité l’oblige à faire une fois que la stabilité est assurée, comme c’est le cas actuellement.
Une déclaration d’ Emilio Gabaglio, Membre observateur de la Convention pour la CES sur le Traité Constitutionnel :
« Le social au compte-gouttes »
sur le site AFL-CIO, rien vu bien sur concernant les questions débattues en Europe, mais une préoccupation maintenant installée depuis plusieurs mois :
« Le taux de chômage poursuit sa hausse : 15,3 millions de chômeurs , un taux officiel de 6,4 %. »
“ July 3’America’s workers took another body slam in June, when the U.S. unemployment rate climbed to 6.4 percent’the highest level since April 1994, according to a Bureau of Labor Statistics (BLS) report released July 3.
In June, 9.4 million workers were officially unemployed’the highest number in a decade. The 9.4 million jobless include 2 million workers who have been out of work 27 weeks or longer.
“America has yet to see the economy that President George Bush promised when he signed his first $1.6 trillion tax cut two years ago,” says AFL-CIO President John J. Sweeney. “The Bush administration’s economic policies of putting tax cuts that benefit the wealthy ahead of investing in priorities that benefit the country has led to no growth in new jobs and too much growth in debt.”
While the numbers of job seekers grew, jobs continued to vanish. The economy shed a net 30,000 jobs in June, according to the BLS, for a total of more than 100,000 American jobs lost in the past three months. The June losses include 56,000 manufacturing jobs’bringing to 2.4 million the number of manufacturing jobs that have disappeared since January 2001. The private sector now has lost a total of 3.1 million jobs since President George W. Bush took office, a bigger loss since President Herbert Hoover, according to the Economic Policy Institute.
In addition to the 9.4 million unemployed workers officially unemployed, approximately 4.5 million are working part-time because they can’t find full-time work and another 1.5 million are attached marginally to the workforce, including those who have become too discouraged to continue job-hunting. Including these workers brings the total of unemployed and underemployed Americans to 15.3 million, up from 15 million in May.
No End in Sight for Layoffs
In a separate announcement, the BLS released numbers showing layoffs continued to rise in June. In the week ending June 28, new claims for UI jumped to 430,000, up 21,000 from the previous week.
Vu sur le site Québécois Le Monde du Travail, outre le relevé quasi exhaustif des communiqués de presse des organisations syndicales francophones dans le monde, plusieurs sujets intéressants :
- Un article concernant les 35 heures en Allemagne et ailleurs en Europe, indiquant que selon « un rapport récent de l’Observatoire européen des relations industrielles (EIRO), la Grèce, la Finlande et la Belgique enregistrent les durées de temps de travail les plus longues, tandis que la France, les Pays-Bas et le Danemark enregistrent les plus courtes. Ce rapport indique également que la durée moyenne du temps de travail hebdomadaire ayant fait l’objet d’une convention collective dans l’Union européenne et en Norvège reste stable, environ 38,2 heures, aucune réduction importante du temps de travail n’ayant été enregistrée au cours de ces quatre dernières années. »
- Un tract émanent de Sud Rail en date du 3 juillet intitulé : « Gallois et le "Comex" (comité exécutif) veulent se venger de la grève ! »
- Une étude assez exhaustive sur la réforme du régime de retraites français, reprenant l’ensemble des communiqués émis par les différents acteurs ainsi que des commentaires sur le fond . L’étude se veut factuelle, sans mise en perspective mais simple rappel linéaire des positions des uns et des autres, même si le choix des commentateurs omet totalement la CFTC, qui est la seule organisation non citée, et donne la part plus que belle à l’UNSA, mais aussi à Sud, à la FSU, à Attac, au G10 et à la CNT. A noter, malgré ‘l’absence de la CFTC, la publication en ligne d’un rapport de la CNAFC (Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques), qui, dans un article de son Bulletin d’avril 2003 aborde le sujet sous le titre : « Quelle dynamique familiale pour les régimes de retraite ? »
Comments